– Lavinia Nogueira (traduit du portugais) –
J’ai écrit ces quelques mots pour les premies brésiliens qui hésitent à partir de l’autre côté de la planète. Comme le dit l’expression brésilienne : ce n’est pas un monstre à sept têtes. Et cela en vaut vraiment la peine !
Quand j’ai commencé à réfléchir à la possibilité d’aller à Amaroo, je ne savais pas si je pourrais obtenir un visa australien, car je n’avais rien pour prouver que je n’avais pas l’intention de quitter le Brésil : pas de travail car je suis à la retraite, pas d’enfant en bas âge. À ma grande surprise, j’ai reçu mon visa par email le lendemain de ma demande. J’ai donc acheté mon billet d’avion à crédit en cinq versements.
Malgré tout, je pensais que, peut-être, je n’étais pas le genre de personne que Prem Rawat souhaitait voir là-bas. Je savais que l’invitation était pour tous les premies, mais je me disais qu’il voulait surtout voir les américains et les européens, les personnes plus engagées ou qui pratiquent plus son enseignement. Etre reçue pendant cinq jours par lui, n’était pas évident pour moi.
Lorsque, finalement, je me suis retrouvée à l’aéroport de Brisbane, devant le bus qui devait m’emmener à Amaroo, ce fut l’un des plus beaux moments de ma vie. J’avais eu quelques difficultés à le trouver, mais là j’avais enfin la certitude que j’allais participer à l’événement et j’ai eu envie de sauter de joie.
Arrivée sur le terrain, j’ai mal compris l’annonce du chauffeur et je suis descendue au mauvais arrêt. Après avoir dérangé un couple qui occupait une tente avec le même numéro que la mienne, mais dans un autre camp, j’ai attendu le bus suivant avec mes deux grosses valises.
Les premiers jours j’ai eu l’impression que le congrès ne finirait jamais, tellement le temps passait lentement et parce qu’on savait qu’après chaque conférence il y en aurait une autre.
Il y avait plus de 4 000 personnes et ceux qui s’étaient inscrits tardivement n’avaient pas de place numérotée. Il y avait deux conférences par jour, matin et soir. Elles avaient lieu soit à l’auditorium (avec scène, écran et places numérotées), soit dans un endroit appelé Campground A, où les gens s’asseyaient à même le sol. Dans ce dernier, j’ai réussi à être assez proche de Prem, en arrivant de bonne heure.
Le trajet pour s’y rendre était assez long mais j’appréciais la nature merveilleuse. C’était très « sain », en particulier pour une personne sédentaire comme moi. Certains en profitaient pour prendre des photos. J’ai vu deux koalas dans les arbres et un paon. Beaucoup de gens ont vu des kangourous mais pas moi. L’autre option était d’attendre le bus qui y amenait directement.
Prem Rawat était vraiment à l’aise, comme dans son salon à parler avec des amis. Il abordait toutes sortes de sujets, parfois des choses de tous les jours, comme il le fait rarement dans les événements ouverts à tous.
Il y a eu de nombreuses occasions d’expression, une vraie opportunité pour les gens d’exprimer à Prem ce qu’ils ressentent. Il était recommandé de parler brièvement, mais c’était rarement respecté.
J’ai voulu lever la main et poser une question mais à chaque fois mon geste est resté en suspens. Je ne me croyais pas capable de m’exprimer dans une autre langue que la mienne. Je n’avais rien de très important à lui dire mais je voulais connaître la sensation de lui adresser la parole. Je voulais avoir la certitude qu’il sache que j’étais là, que j’existe.
Cet événement fut si intense que je n’ai pas eu le temps pour me rendre compte de mes sentiments, de ce qui se passait à l’intérieur de moi. Mais de retour à Rio j’ai ressenti si fort une « transformation ». J’étais sur des nuages, dans un bain de bonheur. Tout était parfait. Je me sentais heureuse et en paix.
Je parle de Prem Rawat à maman depuis presque trente ans. Elle avait beaucoup d’idées fausses à son sujet. Quand je suis rentrée d’Amaroo, je suis restée quelques jours chez elle. Elle me suivait partout, comme si elle voulait absorber ma joie. Je me sentais dans un état de grâce.
Lorsque je lui ai montré une photo, ramenée de là-bas, elle m’a regardé avec ses beaux yeux et du fond de son cœur elle a exprimé : que c’est beau !
19 octobre 2012 à 11:39
Nous joignons nos mains à travers le monde. Gros câlin à vous tous.
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