Au cours du mois d’avril, de passage au Pérou pour y donner deux conférences, Prem Rawat a accordé une interview à la journaliste Cecilia Valenzuela, qui anime l’émission « Mira Quien Habla » (Regarde qui parle) sur la chaîne Willax TV. En voici quelques larges extraits :
Cecilia Valenzuela : Il y a tant de personnes et de livres qui parlent de paix dans le monde. En quoi votre message est-il différent ?
Prem Rawat : Mon message dit : « Ressentez. Il ne suffit pas d’en parler ou de l’analyser. Ne cherchez pas à la justifier. Mais ressentez. » Je donne toujours cet exemple : vous pouvez posséder des milliers de livres de cuisine, mais quand vous avez faim, vous avez besoin de nourriture, pas d’un livre de cuisine.
CV : Vous avez reçu le titre « d’ambassadeur de paix ». J’ai le sentiment que ce que vous faites ressemble à un apostolat. Où se situe votre engagement ?
PR : Mon engagement est pour la paix. Mon engagement est pour les gens. J’ai été créé par le même pouvoir qui a créé chaque être humain sur la face de cette terre. J’ai été conçu par le même pouvoir qui a conçu cet univers. Il n’y aucune différence entre moi et chaque être humain sur terre. La seule différence est que je sais où se trouve l’eau, et je veux le dire à ceux qui ont soif. Mais cela ne veut pas dire que je n’ai jamais soif. Cela ne veut pas dire que je suis différent. Je ne le suis pas. Je suis soumis aux mêmes lois que tout être humain : la naissance, la vie, la mort. Comme tout le monde. Et il n’y a que nous, les êtres humains, qui puissions changer les choses sur terre, les uns pour les autres.
CV : Quand vous avez commencé à transmettre ce message, que vous avez réalisé son impact et la valeur qu’il apporte dans la vie des gens, aviez-vous jamais imaginé devenir ce conférencier que des centaines de milliers de personnes écoutent ?
PR : Honnêtement, non. Mais en même temps, si on décide de faire connaître ce message, peu importe que ce soit à une personne ou à un million. Et non, je n’ai jamais imaginé la manière dont ça se passe aujourd’hui. Mon seul désir est d’être fidèle à ce que je ressens, à mon cœur. Dire ce que je ressens et celui qui le voudra, entendra.
CV : Dans mon pays, le Pérou, environ 30 % de la population n’a pas eu accès au développement. Ils aspirent toujours à pouvoir exprimer leur talent. Peut-on leur parler de la paix intérieure ?
PR : Bien sûr, car la paix est nécessaire aux gens lorsqu’ils prospèrent, mais aussi lorsqu’il ne prospèrent pas. La paix est une constante, indépendamment des races, des religions, des croyances, des métiers, en toutes circonstances. La paix est cette note simple et vibrante qui résonne dans la vie de chacun. Je souhaite bien sûr la prospérité à ceux qui n’ont pas eu la possibilité d’y accéder, mais je leur souhaite aussi la paix dans leur vie, qu’ils soient riches ou pauvres… parce qu’il s’agit d’un attribut humain et non d’une circonstance de la vie.
CV : Votre message au Parlement européen a été à l’origine d’un Engagement pour la paix.
PR : Oui, c’est vrai. Et je suis très heureux que les gens aient reçu ce message de paix. Parce que ce n’est pas pour moi, mais pour toute la population de la terre. La prospérité peut en aider quelques-uns, mais la paix aide tout le monde.
CV : Vous avez dit que la prospérité sans la paix mène au chaos. Que voulez-vous dire exactement par là ?
PR : Sans la paix, et avec la prospérité comme seul objectif, la cupidité, la peur, le doute, commencent à devenir les moteurs de cette prospérité. Par contre, la prospérité établie en période de paix repose sur de très solides fondations. Donc, en l’absence de paix, la prospérité vient mais elle est anéantie par la cupidité. Et il ne reste que le chaos.
CV : Quelles ont été vos plus grandes difficultés ?
PR : La grande difficulté vient de cet état d’esprit qui affirme que toutes ces belles choses dont je parle ne peuvent pas arriver. Il y a cette tendance à ne pas prendre en compte ce qui nous a été donné en tant qu’être humain. Qu’on puisse dire que si sept milliards d’individus faisaient de la paix leur priorité, cette paix ne serait pas possible, je ne peux le concevoir. Bien sûr que nous le pouvons !
CV : La technologie peut être parfois controversée dans son utilisation. Mais en même temps, elle facilite grandement la diffusion de votre message.
PR : Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours vu le potentiel qu’il y a dans la technologie. Car l’un de nos désirs fondamentaux, en tant qu’êtres humains, est de communiquer. Donc l’utilisation de la technologie pour communiquer sur la paix est une orientation tout à fait naturelle. La technologie n’est pas en cause, c’est la façon dont elle est utilisée qui l’est. La technologie peut favoriser la paix ou favoriser les guerres. La technologie est un peu comme un couteau de cuisine ; il peut couper vos légumes, vous aider à vous nourrir, ou bien vous blesser. J’ai vraiment le sentiment que lorsque l’état d’esprit général sera de s’en servir pour la paix, ce sera magnifique. Pour nous réunir, nous rapprocher, non pas pour nous diviser.
CV : Qu’avez-vous à dire à ceux qui mettent la science et la technologie au service de la guerre ?
PR : Ils ont leur système de pensées. Ils sont incapables de voir au-delà. Il y a tant de logique, d’explications, d’idées préconçues, et évidemment avec l’idée sous-jacente qu’il ne pourra jamais y avoir la paix. Donc, prendre le pouvoir de l’humain et y ajouter autant d’idées fausses, c’est comme avoir une voiture très rapide et être perdu. Vous allez dévier de votre route et vous égarer très vite. C’est ce qui se passe. Parce que les mentalités doivent changer. La paix doit être une réalité, pas juste un rêve lointain.
Voir l’interview en anglais et en espagnol :
Première partie
Deuxième partie
8 juin 2012 à 15:01
Merci Pierre
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9 juin 2012 à 22:33
Merci au traducteur , à cette initiative pour les français qui ne pigent pas tout en anglais…
merci Pierre
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10 juin 2012 à 09:45
Bonjour Pierre,
Merci à ceux qui ont contribué à cette initiative; c’est un très bon interview qui mérite
une traduction.
Bonne continuation et à bientôt.
Claire
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