Bon courage !

– Le penseur amoureux –

Ce matin, en déjeunant, j’écoutais pour la dernière fois les dix candidats à l’élection présidentielle présenter leur programme. Je dois dire que je n’ai rien entendu qui me fasse espérer grand-chose de vraiment différent. Nous sommes tellement occupés à essayer de trouver comment en sortir, qu’on oublie toujours de se demander pourquoi on en est arrivé là.
Mais j’irai accomplir mon devoir citoyen et je choisirai le bulletin du candidat qui m’aura semblé être le plus capable de rassembler plutôt que de diviser. C’est un minimum.
Il faut être modeste en politique, autant dans ce qu’il est possible d’accomplir, que de ce que l’on peut en espérer. D’ailleurs, un cours en modestie serait le bienvenu au programme de l’ENA. On y enseignerait Marc Aurèle et lorsque la complexité des problèmes deviendrait trop pesante, on relirait avec profit quelques-unes de ses pensées :
« Ne mets ton plaisir et ton acquiescement qu’en une seule chose : passer d’une action utile à la communauté à une action utile à la communauté, en pensant à Dieu. »
« Songe que tout n’est qu’opinion, et que l’opinion elle-même dépend de toi. Supprime donc ton opinion ; et, comme un vaisseau qui a doublé le cap, tu trouveras mer apaisée, calme complet, golfe sans vagues. »
« Il est ridicule de ne point échapper à sa propre malignité, ce qui est possible, et de vouloir échapper à celle des autres, ce qui est impossible. »
Quoiqu’il en soit, à l’issue du scrutin, j’ai envie de souhaiter à celui dont le nom sortira des urnes : bon cœur et bon courage. Il lui faudra les deux.