Une très ancienne bonne nouvelle

13 juin 2020

Prem Rawat

– Pierre Boquié –

Le 11 juin c’était déjà le 80eépisode de la série quotidienne En confinement avec Prem Rawat. 80 jours, c’était le temps qu’avait estimé Jules Verne pour faire le tour du monde par les moyens de transport de son époque. En 80 jours, je ne sais plus combien de fois j’ai fait le tour de mon monde et eu l’occasion d’élargir son horizon.

Dans cet épisode, Prem a cette formule dont je ne souviens pas qu’il l’ait déjà employée : « Ce que j’ai à vous dire, vous le savez déjà, mais je dois faire en sorte de vous le présenter comme si c’était nouveau. C’est mon défi. »

Serions-nous sur le registre de la publicité mensongère qui cherche à créer un besoin artificiel pour nous vendre quelque chose dont on n’a pas besoin ?

En réalité, c’est exactement le contraire. Prem nous propose de découvrir quelque chose dont nous avons absolument besoin, mais que nous croyons devoir acquérir. La bonne nouvelle – la nouveauté pour nous – c’est qu’on possède déjà en nous tout ce qu’on cherche désespérément ailleurs. Cela fait écho à cette question qu’il pose parfois : « Comment chercher quelque chose que l’on n’a pas perdu ? »

A première vue, cela peut paraitre incompréhensible. Comment peut-on ignorer ce que l’on sait déjà ? Il y a plusieurs façons d’envisager ce paradoxe : l’inattention, la distraction, le conditionnement de la pensée, nos concepts… C’est un peu tout cela à la fois. Nous ne savons plus comment rentrer en contact avec quelque chose que l’on porte en soi. Comme si on avait jeté la clé. Ou plus exactement parce que nous ne regardons pas au bon endroit.

La psychanalyse nous a appris l’existence d’un continent inexploré : notre inconscient. Elle offre une méthode d’analyse de la psyché pour en repousser les limites inconscientes. D’autres techniques comme la psychothérapie permettent aussi l’expression de l’inconscient pour libérer l’individu de son emprise.

J’oserai cette hypothèse : et si cette accumulation inconsciente n’était que le produit d’un refoulement de ce que nous ne faisons pas et qui est pourtant absolument nécessaire à un bon équilibre psychique ? Nous oublions d’aller visiter une partie de nous que l’on nomme le cœur. On pense le connaître car on l’assimile aux sentiments qui en émergent, mais l’avons-nous vraiment visité, exploré ? Savons-nous en valoriser les trésors qu’il recèle ?

Alors pour contourner cette difficulté, Prem a imaginé ce stratagème : capter notre attention en faisant mine qu’il va nous faire une révélation, pour nous amener au point où nous réalisons subitement : « Bon sang, mais c’est bien sûr ! C’était donc ça, c’était donc là ! »

Il dit que cette prise de conscience peut surgir en une seconde, comme elle peut prendre toute une vie. En réalité, ça prend le temps que ça prend, ce n’est pas vraiment le problème, l’important c’est qu’on n’abandonne pas en cours de route. La tentation est grande de se décourager et c’est pourquoi il nous exhorte à « accepter d’échouer, mais de ne jamais accepter l’échec ». Et pour nous aider à retrouver cet élan, il a de nombreux arguments qui, pour le coup, ne sont pas des subterfuges. Il les prend souvent dans l’examen de notre condition humaine, comme lorsqu’il nous rappelle que, dès notre plus jeune âge, on possède déjà cette qualité de la persévérance. Le fait qu’on ait appris à marcher en est la preuve indiscutable.

Je réalisais jeudi dernier, lorsqu’est arrivé la fin de ce 80eépisode, que j’étais devenu très familier avec le générique de la série. Ce petit air léger au parfum de suspens semble me murmurer : « Rendez-vous demain. Je te révélerai une fois de plus ce que tu sais déjà et tu verras comme c’est bon de se le rappeler ! »

En confinement avec Prem Rawat : la série complète en audio et vidéo

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3 Commentaires le “Une très ancienne bonne nouvelle”

  1. Claude Arheix dit :

    Bonjour Pierre,
    juste pour te dire que j’apprécie beaucoup tes articles et en particulier ceux que tu publie sur Pressenza.
    A suivre.
    Claude

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  2. nelli152 dit :

    Merci beaucoup Pierre pour cette « analyse » des profondeurs de l’être… Je l’ai aussi entendu dire que cela prenait beaucoup de temps pour prendre conscience de ce que nous avons déjà.
    Moi aussi, j’apprécie vraiment de te lire ! Claudine

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  3. penelopewills dit :

    Merci Pierre !
    Tes articles sont toujours les bienvenus!
    Penny

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